MOON (MOUVEMENT DE)

MOON (MOUVEMENT DE)
MOON (MOUVEMENT DE)

La « secte Moon», le «moonisme» et les «moonistes», comme on dit couramment, ont pénétré en France en 1969. Souvent accusée de cacher une entreprise politique sous un prétexte religieux, l’organisation de Sun Myung Moon appartient à la catégorie des mouvements messianiques, bien connue des ethnologues, des sociologues et des historiens des religions. Sa dénomination officielle, Église (ou Association) pour l’unification du christianisme mondial, révèle sa visée universaliste.

Le fondateur

Les disciples de Moon entretiennent le mystère autour de leur fondateur. Le peu que l’on sait de lui apparaît donc sujet à révision. Sun Myung Moon est né en Corée en 1920, dans une famille de chrétiens presbytériens. À l’âge de seize ans, il reçoit la première d’une série de visions dans lesquelles Jésus lui indique sa mission messianique et lui révèle peu à peu les grandes lignes de ce qui deviendra son enseignement. Après des études au Japon, en vue d’obtenir un diplôme d’ingénieur en électricité, il rentre en Corée en 1945 ou 1946, au moment où son pays accède à l’indépendance. Ses activités religieuses lui créent très rapidement des ennuis: il fera ainsi plusieurs séjours en prison sous l’accusation d’«infraction à l’ordre social». Pour ses disciples, il fut persécuté pour sa foi et dénoncé aux autorités, sous de faux prétextes, par certains pasteurs chrétiens jaloux de lui. Pour ses ennemis, il va en prison pour ses infractions à la législation matrimoniale. Certains prétendent qu’il aurait répudié ses quatre premières épouses avant de se marier, en 1960, à celle qui fit de lui, aux yeux de ses fidèles, le «père de l’humanité nouvelle». Pour d’autres encore, il n’aurait divorcé – très légalement – qu’une seule fois. Pour ses disciples, il aurait été, de toute façon, officiellement lavé de tout soupçon dans le domaine de la moralité conjugale.

En 1951, il fonde l’Église pour l’unification du christianisme mondial (en coréen «Tong-Il»). En 1957, il publie l’ouvrage exposant ses vues religieuses et justifiant sa mission à partir de son interprétation de la Bible; Les Principes divins se présentent comme la suite inspirée des écrits sacrés judéo-chrétiens. En 1963 (ou avant, selon d’autres auteurs), son organisation reçoit la reconnaissance officielle des autorités sud-coréennes. Deux ans plus tard, Moon commence les tournées internationales de voyages et de conférences qui vont le faire connaître, aux États-Unis en particulier. Dans ce dernier pays, le «Seigneur du Second Avènement» défraie la chronique en réunissant quarante mille personnes à Madison Square Garden, le 18 septembre 1974; en octobre de la même année, il parle devant cent quatre-vingts parlementaires au Capitole de Washington. Ses rapports avec le président Nixon et le soutien qu’il apporta à sa politique sont bien connus.

Moon, qui n’a pas toujours vécu dans l’aisance et le confort, mène actuellement une existence des plus larges, selon ses détracteurs. Selon ses disciples, l’ascèse (dans le manger et le sommeil en particulier) caractérisent sa vie. De toute façon, en dehors de ses rares apparitions publiques, le fondateur du Tong-Il entretient peu de rapports directs avec ses disciples, mis à part les dirigeants du mouvement, et sa vie privée échappe au regard.

Les croyances

Selon les Principes divins , Dieu, dans la création, a voulu le bonheur de l’humanité. Le péché d’Adam et d’Ève a introduit le désordre dans le monde, dans les deux domaines physique et spirituel. Depuis lors, Satan met opposition à la restauration de l’humanité dans son état premier. Sa lutte avec Dieu domine l’histoire, qui est celle des échecs divins, provoqués par Satan qui trompe l’homme. Mais cet état de choses va se terminer à notre époque (les «derniers temps») et le royaume de Dieu sera bientôt rétabli.

En désignant le peuple juif comme «peuple choisi», Dieu avait fait une première tentative pour restaurer l’humanité dans son état primitif. Il s’agissait, d’une part, d’éclairer les hommes sur leur destinée (restauration spirituelle), d’autre part, de créer dans l’univers une base physique, politique, biologique, économique, militaire, à partir de laquelle le salut pût se répandre. Les Juifs se montrèrent infidèles. Ils transmirent cependant les promesses de Dieu et l’espérance de la rédemption. Ils ne surent pas reconnaître la mission messianique de Jésus à leur égard. D’autre part, celui-ci se contenta de prêcher un salut spirituel. N’ayant pas pris femme, il ne put pas assurer les débuts d’un nouveau «peuple élu» qui aurait permis la présence continuée de Dieu dans l’histoire humaine. Dès lors, le créateur a mis en place une nouvelle entreprise de régénération, pour les derniers temps de l’humanité, les nôtres: «À la plénitude des temps, Dieu a envoyé son messager pour résoudre les questions fondamentales de la vie et de l’univers: son nom est Sun Myung Moon.»

Le choix du leader coréen comme messie de la dernière chance trouve sa justification dans l’interprétation que Moon fait des quarante années postérieures à la Première Guerre mondiale, ou époque de la «restauration universelle». Satan s’efforce, en cette période, comme dans les précédentes, de détourner l’homme de Dieu en singeant celui-ci dans son propos d’unification et de bonheur universel. Mais les périls qui menacent la restauration universelle sont désormais éliminés l’un après l’autre, grâce à l’action des nations démocratiques, agissant sans le savoir dans la perspective divine. Ainsi, la Première Guerre mondiale a mis fin aux plans pangermaniques de Guillaume II, «imitation satanique de la mission de perfection et du règne d’Adam». Le second conflit mondial a porté un coup fatal à l’entreprise hitlérienne, «dont l’ambition était de dominer le monde sous de faux principes». Aujourd’hui, les pays communistes (Chine et Union soviétique en particulier) ont repris à leur compte la vieille tentative satanique de singer le plan divin en prétendant établir le bonheur et l’unité de la famille humaine.

Pour venir à bout de ce troisième et dernier ennemi, Dieu s’est choisi un «nouvel Israël», le peuple coréen. Par lui et chez lui s’effectueront d’abord l’anéantissement de la domination satanique de l’univers et l’instauration du royaume des cieux. La défaite du communisme pourra être provoquée soit par une action militaire, soit par une action spirituelle, ou encore par une combinaison des deux. Dans cette perspective, Moon apprécie particulièrement – et de plus en plus – le rôle des États-Unis dans la politique mondiale. De toute manière, Dieu veille d’ores et déjà à la création d’une nouvelle humanité, à partir de la famille du nouveau messie. Celui-ci, en se remariant en 1960, a réalisé les «noces de l’Agneau» prédites par l’Apocalypse (XIX). Sa femme et lui sont devenus les «vrais parents de l’humanité», les Adam et Ève de la Création régénérée, par la naissance de leurs enfants. Leur famille sert de noyau catalyseur, de cellule de base, à la «famille unifiée» en formation, l’ensemble des fidèles de Moon. Ce dernier décide des mariages parmi ses disciples, dans tous les pays où il en a. Il célèbre lui-même leur union, au cours de manifestations de masse. Les croyants déjà mariés doivent, eux, renoncer à tous rapports et vivre séparément. Seules les unions dans la foi peuvent, en effet, produire des membres de l’humanité nouvelle. Selon la croyance mooniste, le développement de cette dernière se fera à un rythme croissant au fur et à mesure que la proximité du royaume s’affirmera avec plus de clarté. Les fondateurs des religions historiques (Bouddha, Moïse, Jésus, Mahomet...) emploieront divers moyens (apparitions, suggestions, etc.) pour diriger leurs disciples vers le Seigneur du Second Avènement (Moon) et son Église. En cette dernière, dont les membres dirigeront désormais la Terre, toute l’humanité trouvera son unité et son bonheur définitifs.

D’après les quelques chercheurs qui se sont occupés du moonisme, celui-ci fait preuve d’une capacité particulière d’adaptation doctrinale selon les moments et les pays. Il semble bien que la date de l’échéance eschatologique ait déjà fait l’objet d’un réaménagement. L’année 1967 paraît avoir été d’abord désignée à l’espérance des fidèles comme celle de l’établissement du royaume (J. Lofland). Aujourd’hui, seule sa proximité est affirmée, sans plus de précision (officielle). De même, il n’apparaît pas clairement si la place accordée aux États-Unis dans ces événements de la fin est fonction de la force militaire et de la situation de ce pays dans la politique mondiale, ou si la nation américaine est considérée simplement comme un élément important d’une stratégie de prosélytisme. On se demande aussi dans quelle mesure les moonistes croient à l’instauration du royaume sans intervention violente de leur part, ou s’ils se considèrent comme une force mobilisable dans les «combats de la fin», dans le cas où ceux-ci devraient avoir lieu – ce qui n’est pas affirmé avec une parfaite netteté. Ils paraissent avoir cru – au moins dans les premières années de leur expansion aux États-Unis – à la possibilité d’accéder au gouvernement du monde par une intervention divine; ils semblent d’ailleurs tenir encore pour plausible la transformation de l’univers par leur prosélytisme et l’extension de la «famille unifiée».

Il est probable que l’accent mis sur tel ou tel aspect d’une doctrine assez souple dépend des circonstances. Cela n’empêche pas l’organisation d’entretenir des liens bien connus avec certains milieux politiques anticommunistes, aux États-Unis et en Corée en particulier.

Organisation et diffusion

Le mouvement mooniste présente tous les traits de ce que les sociologues appellent un «mouvement de masse» et une «institution totalitaire». Mouvement de masse, il établit une coupure radicale entre dirigeants et membres ordinaires, les seconds exécutant simplement les ordres reçus des premiers. Le pouvoir s’exerce, dans le moonisme, de haut en bas; chaque échelon intermédiaire dispose de plus de pouvoir au fur et à mesure qu’on s’élève dans l’échelle hiérarchique, mais aucun ne jouit d’un pouvoir propre. Au sommet, le fondateur possède un pouvoir discrétionnaire, qui relève du genre charismatique et s’applique à tous les domaines. Les dirigeants internationaux, qui sont nommés par lui et qui l’entourent, transmettent ses ordres aux dirigeants nationaux, et ces derniers aux responsables locaux, qui les imposent aux membres. Dirigeants ou responsables sont nommés et révocables par les échelons supérieurs, jamais élus. Institution totalitaire, le moonisme vise à placer tous ses membres dans la même situation, à l’abri des influences extérieures, dans un genre de vie aux modalités minutieusement définies par les instances qualifiées. Ainsi, le mouvement moon fonctionne à la fois comme une Église (distribution pyramidale du pouvoir, du savoir et des rôles) et comme un ordre religieux (vie sous un même toit, selon un règlement).

Tous les membres se voient encouragés à consacrer leur activité – à plein temps – au mouvement, à lui offrir tous leurs biens et revenus, à vivre en commun. Cependant, certains d’entre eux – les gens précédemment mariés, en particulier – peuvent vivre plus librement, hors des communautés. Le prosélytisme, le travail au profit du groupe, la formation religieuse et le culte occupent les adeptes dans leurs heures de veille, selon des procédures et un règlement stricts. L’activisme et l’ascétisme (sommeil et nourriture réduits, confort sommaire), caractéristiques du mouvement, entretiennent un rapport avec les concepts de «rachat», de «perfectionnement» et de «responsabilité personnelle» – concepts qui sont propres au moonisme, mais ne sont pas sans quelque ressemblance avec certaines notions du catholicisme (acquisition des mérites, réparation, etc.). La disponibilité, en particulier par rapport au mariage et à la profession, que le moonisme réclame de ses membres explique (en partie) qu’il recrute surtout des jeunes.

Dès l’origine du mouvement, le message mooniste a été diffusé par l’imprimé (livres, brochures, périodiques – en France, le mensuel Le Nouvel Espoir –, tracts), par la parole (conférences, rassemblements publics ou contacts individuels) et par la participation des personnes intéressées à des sessions fermées de durée variable. Ces dernières comportent des activités de culte, des enseignements et des travaux pratiques (prosélytisme et vente d’objets au profit du mouvement). Cette méthode de diffusion constitue une initiation à la vie mooniste et une première participation à ses activités.

Le message et l’organisation de Moon ont d’abord trouvé un écho en Corée du Sud, puis au Japon, ensuite aux États-Unis et, de là, en Europe occidentale. On parle de deux millions de moonistes répartis, actuellement, dans cent vingt pays; la majorité d’entre eux habiteraient la Corée, le Japon, les États-Unis (où résideraient leur plus grand nombre d’adeptes); en France, Moon aurait recruté trois cents, six cents ou deux mille adhérents, selon les sources. Le financement du mouvement fait l’objet de rumeurs variées. Le travail des membres (une partie de ceux-ci sont employés à plein temps dans divers artisanats, et même dans les usines du mouvement), les dons, parfois très importants, de la part des convertis adultes, les héritages, etc., procurent en tout cas une base économique qui pourrait être suffisante à une organisation dont les dépenses ordinaires semblent minimes et les investissements variés et importants.

Réflexions sociologiques

La manière dont on a exposé ici les croyances du mouvement met en relief leur aspect judéo-chrétien. En tant que commentaire, explication et explicitation de l’Ancien et du Nouveau Testament, la doctrine mooniste peut bénéficier d’une certaine plausibilité dans les pays occidentaux. Le caractère strict du genre de vie du mouvement; l’air de ressemblance qu’il entretient avec les ordres religieux actifs; le rapport évident de la distribution du pouvoir en son sein avec le modèle hiérarchique du catholicisme; la clarté de son éthique, très traditionnelle; la simplicité des buts qu’il propose à l’action; tout cela permet d’esquisser une explication de son succès, très relatif cependant, en Occident. Le parallélisme entre sa phase de diffusion aux États-Unis et en Europe et le retrait de la protestation socio-politique des années soixante sur des bases religieuses et communautaires mérite d’être souligné. Toute explication du phénomène renvoie donc aux problèmes de la jeunesse contemporaine, en particulier de celle qui est issue des couches moyennes et de la petite bourgeoisie. L’enchevêtrement des motifs politiques et religieux, caractéristique de nombreux groupes de cette nature, se retrouve dans le moonisme, en tant que messianisme. De tels mouvements reposent, en effet, sur une promesse de bonheur terrestre et collectif. Ils revêtent toujours une signification politique, même lorsqu’ils insistent principalement sur les aspects du royaume attendu.

L’accent mis par le moonisme sur la famille et sur les vertus individuelles (ascétisme et devoir de perfectionnement) rejoint les aspirations de plus d’un mouvement actuel dans les domaines religieux et politique. On peut en dire autant de son éthique sexuelle, qui est sévère. Sa pratique communautaire et les ruptures qu’il provoque dans les liens familiaux «naturels» ne contredisent pas mais renforcent, au contraire, ces tendances. Son respect de l’ordre établi dans les pays démocratiques, son insistance sur la subordination des rôles sociaux et sur celle de la femme par rapport à l’homme, le paternalisme qui préside à sa conception des rapports entre patrons et employés mettent en évidence son caractère socialement conservateur. En ce sens, et après les années de la «contre-culture», il faut le classer au nombre des mouvements ou des tendances inspirateurs, en Occident, d’un «retour aux normes».

Les récentes dénonciations du moonisme en Europe (en France en particulier) sont intéressantes comme «révélateurs sociaux». Les instances idéologiques (religieuses et aussi politiques) défendent, semble-t-il, surtout leur monopole spécifique – de façon parfois curieusement œcuménique – lorsqu’elles s’en prennent à ce mouvement et font autour de lui un bruit sans rapport avec son importance actuelle, qui est très réduite. Les arguments utilisés à son sujet rappellent ceux des anticléricaux d’il y a cinquante ans contre les ordres religieux, ou, de la part des catholiques ou des protestants, ceux qui étaient mis en avant il y a vingt ans contre Témoins de Jéhovah ou pentecôtistes.

En tant que messianisme encore, le moonisme donne un sens à l’histoire récente de la Corée: sujétion aux Japonais, alliés du nazisme, jusqu’en 1945; division depuis la guerre de 1950-1951; position dans la stratégie des «deux blocs», etc. Tout cela prend valeur et signification dans la perspective de Moon, qui prédit aussi à son pays un rôle de premier plan, en compensation, dans la «restauration» finale. En tant que produit de la situation particulière de l’Extrême-Orient après 1945, le moonisme doit être étudié comme un des multiples phénomènes du même genre apparus en Corée et au Japon (S. J. Palmer). En Extrême-Orient, les disciples de Moon mettent l’accent, dans leurs enseignements et leurs pratiques, sur les aspects shamanistes, bouddhistes et confucéens des Principes divins , aspects qui n’ont pas été soulignés ici. Le mouvement, on le constate, est divers, ondoyant et malléable.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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